Power flower
Tôle aluminium, planche de balsa, abs extrudé, câbles,
adhésifs, matériaux divers
env. 22 x 45 x 45 cm, 2020
En quelques mots
Le premier objet à alunir en douceur était soviétique, il avait l'aspect d'une fleur. Une fois le bouton ouvert, les pétales dépliés servaient d'antenne parabolique.
C'était en 1966, c'était pas encore le summer of love...
Les envahisseurs
Arrivés en 2020, les envahisseurs sont des interprétations libres en volume de landers (engins destinés à se poser à la surface d'un astre) construits ou envisagés par les agences spatiales.
Les volumes, qui sont obtenus par assemblage sommaire (au scotch principalement) de pièces de tôle aluminium et de bois, se rappochent davantage d'un joyeux bricolage que d'un symbole de haute technologie. De cette façon ils véhiculent le souvenir de la belle bidouille qui, après des siècles d'industrie, s'est retrouvée exempte de toute trace artisanale, parfaite donc, au sens de débarrassée de la marque de notre maladresse organique.
Cependant ce caractère rudimentaire et cette dose d'imperfection retrouvée ne sont pas qu'en tension vers leur point d'origine, ils sont un moyen de relativiser une impression de triomphe, un sentiment d'avancement, de renouer avec la fragilité de notre condition.
L'emploi de matériaux pauvres ou inadaptés à leur destination laisse imaginer une exploration spatiale empreinte de la réalité sociale depuis laquelle elle se vit, où un pressentiment de tragédie (écologique, économique, migratoire) aurait infilré tout désir d’ailleurs. A mi-chemin entre rafiot de l'espace et abri de fortune, il est question d'une entreprise précaire et balbutiante, extra comme intraplanétaire, la nôtre.